[Gouvernement 2024] Gouvernement Barnier : des premiers signaux inquiétants pour l’environnement

Mise à jour du 23/09/2024 : Mme Agnès Pannier-Runacher a été nommée ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques.

Le nouveau gouvernement Barnier devrait être constitué d’ici la fin de la semaine. Mais d’ores et déjà, des mauvais signaux ont été envoyés. France Nature Environnement rappelle que la transformation écologique est une condition de la survie de nos sociétés, qui nécessite l’implication de tout le Gouvernement.

L’environnement relégué dans un coin à Matignon ?  

Elisabeth Borne avait mis la planification écologique au cœur des décisions du Gouvernement en créant un Secrétariat Général à la Transition Ecologique (SGPE). Le secrétaire général du SGPE était également à la tête du pôle écologie de son cabinet et de celui du Président de la République, comme gage de cohérence, au plus haut niveau. C’est essentiel car maintenir notre planète habitable est l’enjeu de notre siècle.

Via le décret de nomination de son cabinet, une des premières décisions de Michel Barnier a été de déconnecter le SGPE de son cabinet, en nommant un conseiller environnement qui n’en fait pas partie.  Il affaiblit par ailleurs le pôle écologique de son cabinet, en en sortant l’agriculture. Les deux sujets sont pourtant fortement liés.

Alors que c’est bien maintenant le Premier Ministre qui va conduire la politique de la Nation, nous sommes très inquiets de ce qui semble être une volonté de se distancier du SGPE, instrument indispensable face à l’urgence, permettant d’objectiver les objectifs à atteindre et la répartition des contributions de chaque secteur, et donc de chaque ministère. 

Des attentes fortes pour le prochain gouvernement 

Lors de sa prise de fonction, Miche Barnier a brièvement évoqué l’écologie, en disant ne pas vouloir laisser aux générations futures une dette écologique. Après ces premiers signaux très inquiétants, la composition du nouveau gouvernement sera particulièrement scrutée, afin de déterminer la réalité de sa détermination dans l’attente d’éclairage plus précis sur la politique qu’il entendra conduire. Nous serons attentifs au rang protocolaire du ministère de l’écologie mais surtout à son périmètre : afin de mener efficacement la transformation nécessaire, les secteurs les plus impactants doivent y être intégrés. L’énergie notamment doit y revenir, sans pour autant que la transformation écologique se résume à la seule transition énergétique. Construire un monde vivable va bien au-delà d’une décision imposée d’en haut sur le nombre d’EPR à construire, mais questionne d’abord les usages, la réduction des consommations inutiles, la justice sociale et territoriale… C’est la lutte contre le dérèglement climatique qui est la finalité de cette transition, et pas juste la substitution des énergies fossiles. C’est un enjeu qui touche de très nombreux secteurs de nos vies, nos logements, notre alimentation, notre santé, nos façons de nous déplacer…

Au-delà du ministère en charge du sujet, la transformation écologique doit être un fil conducteur présent dans les attributions de chaque portefeuille ministériel. Cette transversalité est une condition de sa réussite.

Pour Antoine Gatet, Président de France Nature Environnement (FNE) : « L’écologie ne doit plus être l’apanage d’un ministre, sinon, on l’a constaté, quel que soit son rang et son poids, il perd les arbitrages. Tous les membres du Gouvernement doivent avoir des responsabilités définies sur le sujet, et rendre compte de leurs résultats devant le Parlement. FNE s’attache aux actes plus qu’aux discours et aux formules. La “dette écologique” relève du discours, la composition du cabinet du premier ministre relève des actes. Nous demandons à Michel Barnier de rectifier le message qu’il envoie par ces premiers actes, sur la place qu’il entend donner aux enjeux de transformation écologique et sociale dans sa politique et son gouvernement. »