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[Débat Public] Décarbonation industrielle : à quel prix ?

Publié le 24 juin 2025

Ce dossier est une production des réseaux Industries et Climat, Air, Énergies de France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur, en association avec nos associations partenaires. Il s’inscrit dans le cadre d’une mobilisation portant sur la décarbonation et le suivi de la transition de la ZIP de Fos-sur-Mer et des projets associés. 

Cette page sera mise à jour régulièrement. 

Déroulé CNDP

CNDP : Le débat est ouvert ! 

Du 2 avril au 13 juillet 2025, un débat public est organisé par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP). Il porte sur la réindustrialisation et la décarbonation du territoire de Fos-sur-Mer. Par extension ce débat englobe les territoires de l’Étang de Berre, des Alpes de Haute-Provence, du Gard et de l’ouest des Bouches-du-Rhône, en raison des nombreux projets annexes qui mailleront le territoire. 

Pourquoi ouvrir le débat  ? 

Accéder à la page du débat public

La décarbonation qu’est-ce que c’est ? 

La  décarbonation définit l’ensemble des mesures et des techniques permettant de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre. Elle peut être le fait d’une entité territoriale, d’une entreprise ou même de particuliers. Par exemple l’arrêt du recours aux centrales à charbon ou la suppression des véhicules à moteur thermique. 

La décarbonation et la réindustrialisation de Fos-sur-Mer/ Étang de Berre : focus sur la sidérurgie et l’hydrogène 

Premier port de France, la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer est aussi le 2ème site industriel le plus émetteur de GES en France : elle regroupe  ¼ des émissions industrielles de CO2 en France et 40 % des émissions régionales toutes sources confondues. Aujourd’hui, où de multiples projets sont à l’étude, le gouvernement souhaite faire de cette zone une future ZIP bas carbone. 

Les futures industries doivent s’inscrire dans une logique de sobriété 

Notre association soutient fortement la décarbonation de la ZIP de Fos-sur-Mer ; tant la décarbonation des industries existantes, et notamment du secteur de l’acier, que la génération d’énergies renouvelables pour stopper les recours aux énergies fossiles. En ce sens, la réindustrialisation est indispensable à une logique de réduction des GES au global. Les nouveaux projets doivent ainsi concourir strictement à ces objectifs vitaux.

Il en résulte que nous nous opposons à certains projets sans incidence positive sur la réduction des émissions globales de carbone et alimentant des secteurs; dont la finalité est incompatible avec les objectifs de sobriété au global.

Les futurs projets doivent s’inscrire concrètement dans une démarche de sobriété déclinée sur plusieurs niveaux :

  • Matières premières : l’extraction doit être réduite a minima, et les choix dans les chaînes d’approvisionnement doivent être guidés par le poids de leur empreinte écologique
  • Consommation d’énergie : à rationaliser en considérant les consommations directes et indirectes
  • Économie circulaire : à maximiser en allant des matériaux de construction à la gestion des déchets, voire au démantèlement des installations…

ADEME :  « Lorsque l’on parle de sobriété matière, il ne s’agit pas d’optimiser les consommations vis-à-vis de nos besoins, mais bien de réduire les consommations dans l’absolu“. 

40 %
de toutes les sources de GES régionales proviennent de la Zone Industrialo-Portuaire de Fos-sur-Mer

Fos-sur-Mer, territoire martyr : nos préconisations pour une décarbonation respectueuse du Vivant

Les Fosséens sont plus malades que le reste des français 

La part des personnes ayant eu au moins un cancer (de 10,6 %) est ainsi plus forte à Fos-sur-Mer qu’en France (6 %), tout particulièrement pour les femmes (14,5 % localement, contre 5,4 % en France). Les diabètes, eux, sont présents pour 11,9 % de la population de de la contre 5,6 % dans le reste de la France. (Source : Rapport final d’étude Epseal (Etude Participative en Santé Environnement Ancrée Localement), Lees J, Jeanjean M, Ferrier Y, Allen B.L. 2022,)

Les échanges en réunion publique ont toutefois démontré que les risques sanitaires des pollutions actuelles n’étaient pas assez documentés, malgré des taux de maladies élevés, et en particulier des maladies professionnelles. Les habitants du territoire craignent d’autant plus les pollutions des nouvelles industries et les effets cocktails ignorés à ce jour.

L’arrivée de nouveaux travailleurs et de nouvelles industries fait craindre une pression non anticipée sur des infrastructures de santé déjà saturées. 

Risques industriels : des incidents déjà fréquents

Pour rappel, le 23 juillet 2020, du chlorure ferrique s’échappe de l’usine Kem One. Une nappe toxique s’étend en mer sur plus de 6ha. Une couche sédimentaire gluante épaisse a recouvert les fonds marins chassant toute vie. Le 21 mai 2022, de la pollution est visible sur le plan d’eau de la darse sud : rejets accidentels d’effluents provenant d’une unité de traitement.

L’État doit être capable de prévenir les risques industriels présents et à venir sur l’ensemble du territoire.

Pour cela, notre mouvement demande à ce que les effectifs de la DREAL soient renforcés à la hauteur du projet de territoire, pour traiter les dossiers et contrôler les installations conformément à la réglementation.

Eau, transport, biodiversité : toutes nos préconisations ⤵️

Saisissons l’opportunité d’un modèle industriel soutenable !

Le projet de décarbonation industrielle doit s’inscrire dans une cohérence globale : respect du vivant, sobriété matière & foncière, optimisation de la ressource en eau et des capacités d’assainissement, développement d’une économie circulaire ambitieuse, report modal du routier vers le ferroviaire et le fluvial.

Nos 6 demandes clés : 


 1. Des projets qui contribuent strictement à la décarbonation et qui incarnent une sobriété industrielle 

2. Respect du principe de Zéro Perte Nette de biodiversité et évaluation des risques cumulés de l’ensemble des futures industries sur le Vivant 

3. Amorcer une trajectoire de sobriété énergétique pour réduire consommation finale 

4. Des études sérieuses sur les risques sanitaires et industriels de la zone, le renforcement de l’offre de santé et le recrutement de nouveaux agents d’instruction et de contrôle de la DREAL 

5. Des investissements publics fléchés uniquement sur les projets à fort impact 

6. Priorisation du recrutement local et élaboration de formations professionnelles adaptées aux nouveaux process industriels 

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