Atelier Mer · Retour sur la visite du site de Provence Grand Large
L’éolien en mer, un sujet d’actualité en Méditerranée
Provence Grand Large (PGL) est un projet de ferme-pilote de trois éoliennes en mer au large du golfe de Fos qui permettra de produire l’équivalent de la consommation annuelle de 45.000 personnes. Ce projet s’inscrit dans une réflexion plus vaste sur l’ensemble de la façade méditerranéenne française. Deux autres fermes-pilotes d’éoliennes en mer sont en construction sur les côtes de la région Occitanie à Leucate-Le Barcarès et Gruissan.
Les réseaux Mer et Climat-Energie de France Nature Environnement PACA ont été convié à une visite du site d’assemblage de ces trois éoliennes du projet pilote Provence Grand Large en juillet dernier à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Attentifs aux impacts potentiels sur l’avifaune et la biodiversité marine, les membres des réseaux ont pu échanger avec un responsable du projet.
Le projet Provence Grand Large
Destinée à l’expérimentation, le projet PGL précédera le futur parc éolien en mer au large du Golfe de Fos, dont le zonage a été validé par le Gouvernement en juin dernier. Quelques éléments sur le projet PGL :
- Constitué de 3 éoliennes d’une puissance de 8,4MW, soit environ 25MW représentant la consommation annuelle de 45.000 personnes, installées à 17km au large.
- Les trois éoliennes seront espacées de 900m afin de permettre le passage de la plupart des navires.
- Ces éoliennes fonctionneront entre 10 et 90km/h de vent et seront capables de supporter des cyclones.
- Les trois éoliennes du projet sont dites « flottantes », c’est-à-dire qu’elles ne sont pas disposées sur des plots de béton encrés dans le sol marin, mais positionnées sur des flotteurs en majeur partie immergés qui sont ici de type « jambe tendus », ce qui évite les grands mouvements de l’ensemble dues à la houle.
- Les flotteurs sont fixés sur le sol marin à l’aide d’ancres à succion, qui sont censés limiter la perturbation des fonds marins. Le système d’ancrage tendu (câbles et chaînes) ne touche pas le sol.
Les impacts environnementaux
Deux éléments majeurs constituaient le fil rouge de cet échange : l’impact sur l’avifaune, et l’impact sur la biodiversité marine.
S’agissant de ce premier élément, plusieurs réponses nous ont été apportées :
- Un radar avifaune a été installé sur la plage Napoléon de Port-Saint-Louis-du-Rhône depuis mars 2023. Constitué d’un radar marin classique avec une vision 2D, d’une caméra infrarouge et de micros, ce dernier est encore en phase de test. Il permet d’ores-et-déjà de détecter les mouvements d’oiseaux à proximité dans un rayon de 10km, sur une hauteur de 400m. Les espèces peuvent être déterminées précisément jusqu’à 2km. Ces dispositifs seront installés sur l’éolienne centrale.
- Le système d’ancrage à succion permet de limiter l’impact sur la faune marine. Si l’impact n’est pas nul, il est bien moindre qu’un encrage en béton classique.
- Les flotteurs seront recouverts d’une peinture non-écocide, et bénéficieront d’un nettoyage mécanique régulier, plutôt que d’un traitement chimique très impactant pour la biodiversité et la qualité de l’eau.
Le projet Provence Grand Large est un dossier suivi depuis ses débuts par FNE PACA. Nous avons pu échanger régulièrement avec le porteur de projet sur ces éléments essentiels à nos yeux. Notre gardons la même priorité : rester attentif à ce que tout soit mis en oeuvre pour concilier production d’énergie et protection de la biodiversité.