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[Juridique] A Saint-Mandrier, prière d'évaluer avant de réensabler !
La Métropole a été récemment rappelée à ses obligations en matière de gestion de plage : réaliser une évaluation environnementale préalable avant d’engager un projet de rechargement en sable sur 10 ans d’une plage de la presqu’île varoise.
Un débat essentiel sur le réensablement des plages
En août 2022, France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur, France Nature Environnement Var et l’Association de Protection de l’Environnement de Saint-Mandrier ont saisi le tribunal administratif de Marseille pour contester une décision préfectorale. Le préfet avait exempté la métropole Toulon Provence Méditerranée de conduire une étude d’impact avant d’entamer le rechargement en sable de la plage de Sainte-Asile et ce pendant 10 ans.
Les associations requérantes ont mis en avant un argument central : le réensablement ne peut être considéré comme la seule solution de gestion d’une plage. Elles ont souligné les conséquences désastreuses de cette pratique sur les herbiers de posidonie, une espèce protégée essentielle aux écosystèmes marins littoraux.
Souvent appelées à tort des « algues », les posidonies jouent un rôle fondamental en tant que zone de reproduction et de refuge pour la biodiversité. Elles contribuent aussi à limiter l’érosion côtière en stabilisant les fonds marins. Or, les recharges en sable et sa dispersion en mer perturbe cet habitat fragile et nécessite une analyse approfondie de ses effets.
Une victoire juridique pour la protection environnementale à l’initiative de FNE !
Le 15 mai 2025, le tribunal administratif de Marseille a annulé l’autorisation préfectorale, imposant à la métropole une évaluation environnementale avant tout nouveau projet de réensablement sur la plage de Saint-Asile à Saint-Mandrier.
Le jugement reconnaît que l’opération présente des risques écologiques significatifs, notamment en raison du recouvrement des herbiers de posidonie, du déplacement des banquettes naturelles, et de la présence de différentes espèces sensibles dans la zone concernée. De plus, le tribunal a élargi la portée des recours en considérant qu’une absence d’autorisation ou de déclaration pouvait également faire grief aux associations.
Cette décision marque une avancée jurisprudentielle importante, renforçant la nécessité d’une approche plus responsable du réensablement même si les projets ne sont soumis ni à autorisation, ni à déclaration. Un tournant qui pourrait inspirer d’autres initiatives pour protéger nos littoraux !
