
[Affaire du "pêcheur fou"] Chasse et pêche non autorisées : le tribunal correctionnel sévit !
Article rédigé le 06/12/2023, mis à jour le 13/03/2025
Le tribunal correctionnel de Marseille n’y est pas allé de main morte à l’encontre d’un contrevenant bucco-rhodanien reconnu coupable de faits de pêche d’espèces protégées et de chasse de gibier sans permis ni assurance. Malgré les nombreuses actions de prévention et de sensibilisation menées par France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur, force est de constater que les infractions se poursuivent malgré tout. Un délibéré dont le pêcheur amateur, confondu par ses posts sur les réseaux sociaux, devrait se souvenir quelques temps.
Prison ferme, amendes et peines complémentaires
Le contrevenant, au casier judiciaire déjà bien rempli, s’est rendu coupable de pêche et revente sans autorisation des espèces protégées que sont entre autres le mérou brun, le corb, le thon rouge, la dorade et le loup. Il se livrait également à la chasse de gibier sans permis ni assurance, en l’espèce des sangliers, des bécasses des bois et des chevreuils. Le prévenu a complété son tableau par le port d’armes sans motif légitime ni autorisation et la mise à mort d’un animal domestique. Une grande cruauté envers les animaux qu’il n’hésitait pas à valoriser par des vidéos abjectes postées sur les réseaux sociaux.
La sanction du tribunal correctionnel de Marseille est tombée lundi 6 novembre avec une peine de dix-huit mois d’emprisonnement dont six mois avec sursis probatoire et un an ferme avec aménagement à domicile sous surveillance électronique. En outre, il a écopé de quatre amendes contraventionnelles de 1000 € chacune, s’est vu confisquer son véhicule et interdit de pratiquer la chasse et la pêche pendant deux années. Constituée partie civile, France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur a obtenu l’indemnisation de son préjudice moral à hauteur de 1 500 € que le contrevenant devra rembourser par le biais d’une obligation de travail imposée par la juridiction.
Le braconnier avait fait appel du jugement du tribunal correctionnel de Marseille. Le 12 février 2025 s’est tenue l’audience devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, laquelle a rendu son délibéré le mercredi 5 mars 2025.
Depuis le premier jugement, l’activité sur les réseaux sociaux de l’« influenceur pêcheur » n’a cessé et a gagné en audience, à telle point que ce dernier parvient même à retirer une rémunération de la mise en scène de l’agonie des espèces pêchées et de la fierté que cela lui procure.
Le braconnier expliquait devant la Cour d’appel que la pêche est plus qu’une passion, il s’agit d’un mode de vie. Le Président de la Cour d’appel rappelait que cette passion ou ce mode de vie consiste en un comportement infractionnel, notamment par l’emploi des termes « infraction passion » ou « délit hobby ».
Le verdict de la Cour d’appel confirme la culpabilité du braconnier ainsi que les 18 mois d’emprisonnement (aménageables avec bracelet électronique) dont 6 mois de sursis pendant 3 ans (contre deux ans selon le 1er jugement), période pendant laquelle il est interdit de pêche. Ainsi, ses permis de pêche et de chasse sont retirés. Et, une interdiction de détenir des armes pendant 5 ans est prononcée.
Les parties civiles devront être indemnisées.
Le pêcheur fou» partageait ses «exploits» à ses 120 000 abonnés sur les réseaux sociaux :
le tribunal le condamne à 18 mois de prison
Le code rural et de la pêche maritime malmené
Le constat est accablant. Chaque jour, le code rural et de la pêche maritime continue à faire l’objet de nombreuses infractions de la part des passionnés de chasse et de pêche en amateur qui ne réalisent pas l’impact de leurs activités sur la biodiversité et les écosystèmes.
De telles infractions s’inscrivent en effet en parfaite contradiction avec les objectifs poursuivis par les statuts et activités menées par notre association. Bien qu’étant de nature à créer un sentiment de découragement auprès des membres de la fédération, qu’ils soient salarié·es ou bénévoles, l’engagement de notre fédération reste constant afin d’initier une meilleure prise de conscience auprès de toutes et tous.

Pour une nouvelle règlementation de la chasse au sein du Parc national des Calanques
