Plainte déposée dans l'affaire de l'incendie de l'entrepôt de stockage de déchets (Saint-Chamas)

Le 26 décembre 2021, un centre de stockage de déchets a pris feu à Saint - Chamas, dans les Bouches-du-Rhône. Fin janvier, soit plus d’un mois plus tard, le feu n’était toujours pas éteint. En cause : le volume de déchets stockés et les carences dans la mise en œuvre des prescriptions incendies.

Nous avons déposé plainte aux côtés de FNE 13 pour plusieurs infractions environnementales et pollutions. Les associations et les riverains attendent du Pôle santé publique du Parquet de Marseille et des services de la DREAL qu’ils identifient les responsables et fassent toute la lumière dans cette affaire.

Un incendie prévisible

Le site de Saint-Chamas était exploité par la société Recyclage Concept 13 depuis plusieurs mois. La déclaration ICPE encadrant son activité, l’autorisait à stocker au maximum 1000 m³ de déchets. Or, quelques semaines avant le drame, une inspection avait révélé que le site n’était pas aux normes incendies et que les volumes de déchets autorisés étaient largement dépassés. La Préfecture des Bouches-du-Rhône avait mis en demeure l’exploitant de régulariser sa situation précisant que les irrégularités constatées étaient « susceptibles de présenter de graves dangers et inconvénients […], le volume important de déchets combustibles présentant un risque d’incendie ».

Cet évènement met une nouvelle fois en lumière la question du contrôle des installations classées et de leur encadrement. Les procédures en la matière sont de plus en plus laxistes et rapides, pour faciliter l’implantation d’activités commerciales et industrielles au détriment de l’environnement et de la santé publique. 

De lourdes conséquences sanitaires

À Saint-Chamas, on ignore encore la nature des déchets stockés qui ont brûlé, et l’étendue de la pollution. AtmoSud, a constaté des taux de particules polluantes comparables à ceux mesurés lors des pics de pollution à Pékin… Le taux de particules fines (PM10) a atteint des concentrations horaires proches de 1000 µ/m³, donc bien au-dessus du seuil d’alerte de 80 µ/m³.

De nombreux signalements de nuisance avec symptômes ont d’ailleurs été recensés chez les riverains et communes alentour. Pour rappel, les particules fines (PM10) peuvent provoquer divers symptômes : irritations, migraines, vertiges, malaises, difficultés à respirer… Les oxydes d’azote (NOx) sont également des substances irritantes pour les voies respiratoires. Selon la préfecture, la situation sanitaire est désormais stabilisée et suivie de près par l’Agence régionale de santé et par AtmoSud.